Les promesses mal tenues de la démocratie

Comme on l’a dit, trois crises superposées contribuent, parmi d’autres, à miner le consentement démocratique, en donnant le spectacle de l’impuissance et/ou de promesses mal tenues :

  • celle du dérèglement climatique (et des crises associées, comme l’extinction des espèces et les pollutions multiformes de l’environnement), avec la lenteur des réponses collectives (1) ;
  • celles des politiques éducatives et culturelles, censées construire un socle de valeurs partagées, mais qui conduisent à des inégalités et des conflits accrus (2) ;
  • enfin celle du désenchantement vis-à-vis de l’idée de prospérité et de progrès, qui fait apparaître toujours plus crûment l’absence de valeurs partagées et de « « récits communs ».

Il n’est pas question de faire ici « le tour » de manière approfondie de ces questions, immenses, mais plutôt d’en situer la résonance du point de vue des institutions démocratiques. Certes, devant des problèmes nouveaux, ou dont l’acuité est récente, des délais sont sans doute indispensables, pour engager ou déployer pleinement des politiques d’adaptation et/ou de corrections. Mais justement, l’adoption d’un cadre stratégique clair, précédé de débats et éclairé par un calendrier devrait au moins constituer un prérequis, qui dégagerait une « feuille de route » lisible. Cette méthode n’a que très peu et très incomplètement été adoptée, comme si la démocratie n’était plus en mesure de commencer par construire une méthode, de dégager une première forme de consensus, d’établir un « constat partagé » (quitte à ce que les solutions divergent et qu’il faille alors trancher).

Le propos ici est donc délimité : dans quelle mesure a-t-on essayé, dans quelle mesure est-il possible d’établir des constats partagés et de définir des stratégies, accompagnées de « feuilles de route » crédibles, pour chacun des enjeux devenus critiques ?

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